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17e France

La parabole du serviteur impitoyable, précédemment intitulé Crésus réclamant le tribut à paysan de Lydie (1629)

VIGNON Claude

Tours, 1593 - Paris, 1670

La parabole du serviteur impitoyable, précédemment intitulé Crésus réclamant le tribut à paysan de Lydie (1629)

Huile sur toile

H. 108 cm. ; L. 150 cm.

Dépôt de l'Etat, 1872, transfert de propriété de l'Etat à la Ville de Tours, 2010.

Inv. 1872-5-1

Notice complète

Des artistes français de la première moitié du 17e s., Vignon est l'un de ceux dont le style est le plus aisé à reconnaître et qui a le plus produit. Mais il est aussi l'un de ceux qui se sont montrés les plus ouverts aux influences les plus variées, des maniérisants parisiens et des caravagesques comme des maîtres de Rembrandt, des Fetti, Guerchin, Simon Vouet...D'après son biographe, Vignon serait allé à Rome vers 1610, mais on ne l'y trouve de façon certaine qu'en 1617, après sa réception l'année précédente dans la guilde des peintres de Paris ; il y reste jusqu'en 1622, puis se fixe en 1623 à Paris où il connaîtra un grand succès sous la protection de Louis XIII et Richelieu.

La parabole du serviteur impitoyable, précédemment intitulé Crésus réclamant le tribut à paysan de Lydie

Identifié dès le début du siècle comme Crésus réclamant le tribut à un paysan de Lydie, cet épisode ne se réfère pourtant à aucun évènement précis de la vie du monarque d'Orient et n'est nullement mentionné par Hérodote. Une hypothèse publiée dans les colonnes du Burlington Magazine (Août 1993), suggère que ce tableau puisse plutôt représenter la Parabole du créancier impitoyable (Matthieu, XVIII, 23-35).

La composition frappe par la vérité des expressions et la grande présence physique des personnages, vus à mi-corps selon une mise en page caravagesque. Le contraste entre la dureté du roi et la détresse du vieillard créé une intensité dramatique fortement théâtrale, soulignée par les accessoires jonchant la table et par le rideau qui clôt la scène à l'arrière-plan.

La variété et l'éclat de la palette, les empâtements somptueux, caractéristiques de la manière de Vignon, le soin apporté à l'exécution de l'œuvre, en particulier dans la magnifique nature morte de livres du premier plan, sont autant d'éléments qui démontrent que le "Crésus" est une des œuvres les mieux venues de l'artiste, typique des années 1627-1630, au début de sa période parisienne, alors qu'il est au sommet de son art.