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Sculpt 8e - 16e s.

Sainte femme se rendant au tombeau

Anonyme, 16e s.

1500-1520

Sainte femme se rendant au tombeau

Albâtre

H. 68 cm. ; L. 30 cm. ; P. 9 cm.

Achat de la Société Archéologique de Touraine, 1860

Inv. D 2009-2-5

Notice complète

La figure a été prélevée dans une plaque d’albâtre de belle qualité et de grande taille, dont le fond est semé de quelques plantes ; elle représente une élégante jeune femme, chaussée de fines sandales, les épaules couvertes d’un manteau, la tête protégée par une coiffure enrubannée et le cou dissimulé par une guimpe* boutonnée. Portant au creux de son bras un pot d’aromates, fermé par un couvercle de tissu, elle a toujours été considérée comme la représentation d’une sainte femme se rendant au tombeau du Christ, le matin de Pâques.

Par ses dimensions, par son caractère fragmentaire, par l’état de conservation de l’albâtre, cette sainte felle provient sans doute d’un retable en bas relief, analogue à celui, connu par les textes et sculpté en 1502 par Michel Colombe pour l’autel de l’église Saint-Saturnin à tours. Il représentait la dormition de la Vierge et a malheureusement été brisé en 1562, pendant les guerres de Religion.

Toutefois, la provenance de la sainte femme, vraisemblablement de Tours ou de Touraine, ne peut pas être précisée en l’état actuel des sources connues. L’hypothèse qu’elle ait appartenu au décor de l’église des Minimes, établie dès le règne de Louis XI auprès du château du Plessis-lès-Tours, ne s’accorde guère avec ce que nous savons de la chronologie des travaux, ni avec l’histoire des destructions subies en 1562 par ce sanctuaire, reconstruit de 1630 à 1643.

Les vêtements de cette jeune femme appellent des rapprochements avec des œuvres du début du 16e siècle : sandales similaires à celles du saint Marc des Grandes Heures d’Anne de Bretagne (Bibliothèque nationale de France, manuscrit lat. 9474, folio 24 verso), vêtements drapés autour du buste, un peu comme ceux de la Prudence au tombeau de François II à la cathédrale de Nantes, ou ceux de saintes femmes peintes par Jean Bourdichon, atours de tête également attestés dans les enluminures de Jean Poyer. Aussi cette figure pourrait-elle être plus ancienne que ne le croyait l’historien d’art Pierre Pradel (1901 – 1977), et se situer avant 1520, et non après la réalisation du Tombeau de Louis de Poncher (mort en 1521) et de sa femme Robine Le Gendre (morte en 1520) commandé à Tours par l'archevêque de Sens, Étienne de Poncher, frère du défunt, le 4 novembre 1521 et placé en 1523 dans la chapelle Saint-Martin de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris.

1 : Corsage brodé ou froncé, sans manches, et très montant, qui se porte sous une robe décolletée.