UA-10909707-12

> > > Sculpt. 8e - 16e s.

Sculpt 8e - 16e s.

Vierge à l'Enfant

Anonyme, Malines (Belgique)

1er quart 16e siècle, 1500

Vierge à l'Enfant

Bois polychrome, laque rouge, feuille d’or

H. 36,6 cm. ; L. 10 cm. ; P. 9 cm.

Legs Monseigneur Marcel 1973

Inv. 1973-3-11

Notice complète

Malines comme à Anvers, les sculpteurs reprennent avec constance des modèles établis, tels que des statuettes de Vierges à l'Enfant, de saintes et de saints qui se ressemblent avec de charmants visages poupins et enfantins. L'activité principale des ateliers malinois était la fabrication de ces Vierges à la joliesse stéréotypée dont on conserve des centaines d'exemplaires. De format modeste, elles étaient surtout à usage privé, statuettes de dévotion présentées isolément ou dans la caisse de petits retables domestiques.
La polychromie, très typique, est généralement réalisée à Bruxelles. Le manteau de la Vierge est doré à la feuille, la laque rouge de la robe est posée sur feuille d'or au niveau du buste et sur feuille d'argent en bas. Les cheveux sont dorés à la mixtion. Sur le manteau on distingue des restes de galons et de passementerie composés de brocarts appliqués. Les carnations sont d'une grande délicatesse.

Cette statuette de la Vierge à l'Enfant, appartient à un groupe typique de sculptures, connues sous le nom de poupées malinoises, en raison de leur visage poupin. Près de trois cents de ces Vierges ont été recensées dans des collections publiques et privées, tant en Europe qu'aux Etats-Unis.

Elles présentent des caractères à peu près constants : dimensions, visage, traitement de la chevelure, style du vêtement, organisation du drapé. On s'accorde aujourd'hui sur leur datation qui se situerait, (en raison de facteurs historiques, mais aussi stylistiques, notamment de l'évolution du costume, de la coiffure et de l'influence progressive de la Renaissance…) entre les dernières années du XVe siècle et les environs de 1520

sculpture Tours, musée des Beaux-Arts, cliché Eric GarinPeu de variantes iconographiques ont été observées : très nombreux sont les groupes où l'Enfant feuillette un livre que tient la Vierge (dans quelques sculptures l'Enfant tient un fruit dans sa main). Le costume de la Vierge se compose d'une robe au décolleté généralement carré plus ou moins échancré, et d'un manteau aux larges et nombreux plis. Sa tête, aux cheveux ondulés qu'elle porte défaits, est ceinte soit d'un bourrelet correspondant à la mode du XVe siècle, soit d'une couronne métallique.

Ainsi se présente la statuette exposée dont l'arrière de la tête offre le décrochement nécessaire à la fixation de la couronne, qui a disparu.

Les auteurs de ces sculptures restent encore inconnus, mais ils manifestent une grande unité dans le style et la facture ainsi que dans le soin apporté à leur exécution. En effet, le visage de la Vierge est fin et ses mains sont bien dessinées. Les ondulations des cheveux sont tracées à la gouge en demi-lunes superposées et, fidèles à la tradition gothique, les sculpteurs ont multiplié les drapés du vêtement, terminant des plis qui se cassent sur le sol.

Enfin, l'usure de la polychromie qui affecte surtout les vêtements, révèle que les statuettes étaient soigneusement dorées et brunies avant d'être partiellement rehaussées de couleurs. La robe rouge de la Vierge est bordé d'or, son manteau, doré à la feuille, présente une bordure au décor en relief imitant galons et passementerie, buste est agrémenté de motifs de brocarts sur feuilles d'argent.

De telles statuettes, destinées surtout à la dévotion privée, étaient présentées isolément ou dans de petits retables domestiques.