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19e siècle

Fontaine Médicis, jardin du Luxembourg

BEROUD Louis

Lyon, 1852 - Lyon, 1930

Fontaine Médicis, jardin du Luxembourg

Huile sur toile

H. 120 cm. L. 100 cm.

Don Marcel Meffre, 1934

Inv. 1934-4-1

Notice complète

La famille de Louis Béroud quitte Lyon pour Paris quand Louis est âgé de 5 ans. A 15 ans, il travaille chez Lavraste, décorateur à l’Opéra, et suit les cours du soir des écoles de dessins. En 1870, il tente d’entrer dans l’atelier d’Isidore Pils (1815-1875) à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, mais la guerre l’oblige à renoncer à ce projet.

Élève de Léon Bonnat (1833-1922), il expose régulièrement au Salon de 1873 à 1930, remportant plusieurs médailles (mention honorable en 1882, de deuxième classe en 1883, de bronze aux Expositions universelles de 1889 et de 1900). Il bénéficie d’achats de l’État (1881, Au Louvre, étude, Montpellier, Musée Fabre ; 1882, Une Copie, au Louvre, Musée de Boulogne-sur-Mer ; 1884, Portrait de Jules Grévy offert au gouvernement persan) et de commandes de décorations (1893, mairie de Bagnolet, salle des Fêtes ; 1906, mairie du Xe arrondissement, salle des Fêtes, Salon sud). Le 22 août 1911, il se rend au Louvre pour y faire un croquis de sa prochaine peinture Mona Lisa au Louvre, mais à la place de La Joconde se trouve un grand vide. Béroud contacte les gardiens, qui indiquent que le fameux panneau doit se trouver à l'atelier photographique. Quelques heures plus tard, Béroud s'enquiert à nouveau auprès des surveillants et on lui apprend que Mona Lisa n'est pas chez les photographes. Le Louvre ferme alors ses portes pour une semaine entière afin de faciliter l'enquête de la police, La Joconde a été volée !

Il traite de manière brillante, à la manière de son confrère Jean Béraud (1848-1955), des vues animées de sites parisiens, mais aussi des portraits et des figures allégoriques. Il se fait une spécialité de la description des principaux monuments de Paris dont les intérieurs sont rendus avec une grande virtuosité, et, surtout, des représentations, en général de très grands formats, des salles du Louvre dont les livrets du Salon mentionnent vingt-six exemplaires entre 1873 et 1923. Le Dôme central à l’Exposition universelle de 1889 (Salon de 1890, Paris, musée Carnavalet) est une illustration particulièrement convaincante de son style. S’intéressant au théâtre, il représente les pensionnaires et sociétaires du Théâtre-Français vêtus de toilettes chatoyantes et soyeuses dans un esprit proche d’Alfred Stevens (1823-1906) célèbre pour ses tableaux de jeunes femmes habillées à la dernière mode posant dans des intérieurs élégants, à la fois intimistes et mondains.

Fontaine Médicis, jardin du Luxembourg

Lieu de promenade particulièrement apprécié des parisiens ; les jardins du Luxembourg sont notamment ornés de la fontaine représentée par Béroud. Baptisée Fontaine de Médicis, elle est constituée de la grotte de Francine, longtemps attribuée à l’architecte Salomon de Brosse (1571-1620, architecte notamment du Palais du Luxembourg à Paris pour Marie de Médicis)). Ornée des figures de la Saône et du Rhône, posées en 1630, elle est mise en eau au 19e s, subit des transformations en 1866 et reçoit une nouvelle ornementation due au sculpteur Auguste Ottin (1811-1890).

Fidèle à son intérêt pour les monuments parisiens les plus célèbres, Béroud révèle ici son goût pour une peinture claire où les jeux de lumière à travers les feuillages jouent un rôle essentiel dans l’animation des plans successifs. De la sorte, il ménage un contraste affirmé entre la partie droite du tableau et la partie gauche, plus ensoleillée, mettant en valeur le groupe de personnages féminins qui anime la scène. Il dispose en léger retrait la nurse portant un bébé dans les bras, tandis que les autres figures sont placées dans un éclairage qui souligne l’élégance de leurs toilettes. La description minutieuse de celles-ci, garnies de nœuds, de volants, de rubans, assorties d’accessoires permettant de dater précisément la mode vestimentaire décrite, est caractéristique du goût qui se manifeste alors en faveur d’une peinture anecdotique et décorative, servie par une facture consciencieuse.

Une œuvre très proche, esquisse ou répétition présentant quelques variantes, de dimensions inférieures (65 x 54 cm.) est apparue sur le marché de l’art en 1993.