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19e siècle

Jeune fille en coiffe régionale

GRONDARD Philippe-Louis

Paris, 1862 - Le Tholonet, 1928

Jeune fille en coiffe régionale

Huile sur toile

H. 45,9 cm. ; L. 38 cm.

Legs Grondard, 1932

Inv. 1932-1-10

Notice complète

Après avoir fréquenté l’Académie Julian de 1879 à 1882, Grondard est admis à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris e, 1882 sur présentation de ses maîtres les peintres Jules Lefèbvre (1834 – 1912) et Gustave Boulanger (1824 – 1888). Il est également élève de Fernand Cormon (1845 – 1924) et Paul-Constant Soyer (1823 – 1903). Sociétaire des artistes français depuis 1887, il figure à leurs Salons de 1886 à 1912, ainsi qu’à l’exposition Internationale de Blanc et noir à Paris en 1885 et 1892 où il obtient une médaille de Bronze. Grondard réside un moment en Touraine, présentant un paysage local et un intérieur rustique lors de l’exposition nationale des Beaux-Arts à Tours en 1892.

Cependant son œuvre est essentiellement liée à l’activité qu’il développe au sein de la communauté artistique implantée à Ecouen, en Seine-et-Oise. Elle s’est regroupée autour d’Edouard Frère (1819 – 1886), frère du peintre orientaliste Charles-Théodore Frère, et de Paul Soyer, petit-fils de Charles-Paul Landon, peintre, graveur, historien d’art et fondateur des Annales du Musée et de l’École Moderne des Beaux-Arts, dont la fille Pauline est graveur à Ecouen. Grâce à l’enthousiasme du critique d’art anglais John Ruskin (1819 – 1900), l’œuvre d’Edouard Frère connait en Angleterre et en Amérique un succès qui attire à Ecouen de nombreux artistes. Ceux-ci assurent à leur tour la renommée de l’école, actuellement bien représentée dans les collections privées et publiques américaines et britanniques . Parmi eux on note le nom de Marie Cassat, un moment adepte de soyer. D’autres étrangers les rejoignent, venue d’Italie, de Belgique, d’Irlande, de Finlande, de Russie et d’Ukraine.

A plusieurs reprises (1887, 1889, 1894), Grondard participe en section peinture aux manifestations organisées par la Société des amis des arts de seine-et-Oise, où il remporte des distinctions, dont une médaille d’argent en 1894. Avec une régularité répétitive, son œuvre manifeste une communauté d’inspiration avec celle de soyer, qui est aussi la caractéristique de l’école d’Ecouen, essentiellement tournée vers la représentation de scène de la vie rurale, en particulier avec les activités enfantines et les intérieurs rustiques.

Le legs Grondard

Les œuvres de Philippe Grondard conservées au musée de tours sont entrées en 1932 avec le legs consenti par son frère Adolphe. Maître de forges, il est très proche de son frère Philippe dont il partage l’immeuble rue de la Boétie à Paris ; il est également lié avec le groupe d’Écouen puisque, en 1902, il est témoin au mariage de la fille de Paul soyer. Avec son frère il dresse l’inventaire après décès de soyer et œuvre activement à la tête du comité qui se constitue pour l’érection à Ecouen d’une statue en mémoire de l’artiste. Adolphe Grondard finit ses jours au Logis de la Barre à Vouvray, localité proche de Rochecorbon ou Philippe habite La Valinière. Malgré leur présence en Touraine, il ne semble pas que les frères Grondard aient pris part à la vie artistique locale. La Barre est léguée à la ville de Tours pour y installer, au décès du dernier usufruitier, une maison d’enfants, un orphelinat dont la création chère au couple Grondard, resté sans descendance. Son abondant contenu, caractéristique de l’ameublement d’une maison bourgeoise, recèle outre un estimable mobilier 18e siècle, des objets d’art, des peintures (portraits de famille par Robert Lefèvre (1755 – 1830) et Pingret, des œuvres modernes dont plusieurs d’artistes d’Ecouen comme Soyer, Héreau ou Jacque), un grand nombre de dessins (de ou attribué à Claude Lorrain, Mignard, Jacque, Decamp…), quelques sculptures (par Breton, auteur du monument Soyer à Ecouen, Puech), ainsi que la totalité du fonds d’atelier de Philippe Grondard. Celui-ci se compose de deux cent trente peintures et dessins, de plusieurs lithographies et de cartons contenant deux cents études et esquisses, ainsi que des projets d’affiches ou d’illustrations.

Jeune fille en coiffe régionale

Exemple rare dans la production de l’artiste, cette étude de jeune fille en coiffe régionale témoigne de l’attachement de Grondard à la veine d’inspiration naturaliste. Bien que d’un dessin maladroit dénué de souplesse et d’assurance, le sujet ne manque pas d’une certaine fraîcheur.