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19e siècle

Le passage de la mer rouge (1902)

HAZON DE SAINT-FIMIN Marie Louise Armande, dite Jeanne d'HAZON

Asnières, 1873 - Levet, 1957

Le passage de la mer rouge (1902)

Huile sur toile

H. 123 cm. ; L. 164 cm.

Don de l'artiste, mars 1920

Inv. 1920-1-3

Notice complète

La formation de cette artiste, spécialisée de manière quasi exclusive dans la représentation des chats, n’est pas très documentée. Sur la foi des livrets des Artistes français où elle expose des peintures et des aquarelles à partir de 1897, elle aurait été l’élève de Yvon, de Dominique Rozier, auteur de natures mortes, et du peintre espagnol Ulpiano Checa y Sanz. Elle partage son temps entre sa résidence parisienne et le château familial de Palleau dans le Cher. Plusieurs collections publiques conservent des œuvres de Jane d’Hazon (Bourges, musée du Berry ; Bordeaux, musée des Beaux-Arts), dont certaines furent exposées aux manifestations parisiennes de la Société des aquarellistes, galerie Geirges Petit (1928, La chasse, musée de Strasbourg).

L’artiste laisse également une abondante production littéraire constituée de contes, de recueils poétiques, d’essais, d’ouvrages historiques… dont la médiathèque de Bourges conserve des exemplaires.

Le passage de la mer rouge

Alors qu’elle occupe sa résidence tourangelle du 47, rue de Loches, Jane d’Hazon adresse le 15 mars 1920 une proposition de don à Eugène Chiquet, conservateur du musée. Au Passage de la mer rouge elle joint deux peintures à sujets mythologiques qui lui viennent de l’héritage de son père.

Avec Le passage de la mer rouge, que l’artiste considère comme sa meilleure réussite dans le domaine pictural, Jane d’Hazon témoigne d’une grande constance d’inspiration et fait preuve de son habituel naturalisme, pittoresque et brillant. Sa production est constituée de scènes figurant des chats dans des occupations permettant de mettre en valeur leur grâce, la diversité de leurs attitudes, la variété de leur pelage, fréquemment confronté au plumage de volailles de basse-cour. Elle aime également jouer de l’ambiguïté des titres qu’elle attribue à ses œuvres (La toilette du petit frère : jeunes chats, Salon de 1897 ; a la courte-paille : famille de chats, Salon de 1898 ; Hanneton vole ! : jeunes chats et L’escabeau boiteux : chats et poussins, Salon de 1899…). En témoigne la dénomination humoristique de « mer rouge » donnée au vin s’écoulant de la bouteille cassée.

Bénéficiant du succès du courant naturaliste à partir des années 1848-1850, les sujets animaliers se développent dans la peinture grâce à des artistes qui renouent avec la tradition flamande et hollandaise. Jacques Brascassat (1804- 1867) se spécialise dans la représentation des vaches et des moutons (Le mouton noir, Tours, musée des Beaux-Arts), Charles Jacque (1813 – 1894) dans celle des poulaillers (Poulailler, Tours, musée des Beaux-Arts), Alexandre-Gabriel Decamps (1803 – 1860) dans celle des chiens et des singes (Singe au miroir, Tours, musée des Beaux-Arts), Louis-Eugène Lambert (1825 – 1890) adopte celle également des chats (Famille de chats, Tours musée des Beaux-Arts) et connait un succès éclatant au Salon de 1867 où il expose Chat et perroquet (localisation inconnue), donnant une impulsion nouvelle à une iconographie plus répandue dans les pays nordiques qu’en France. Sous son influence et celle de ses suiveurs, le genre évolue vers l’anecdote et, désormais, le pittoresque narratif apparaît comme le support obligé d’une thématique qui sacrifie avant tout à la virtuosité.