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19e siècle

Lavoir à marée basse. Côtes de Bretagne (1866)

LANSYER Emmanuel

Lavoir à marée basse. Côtes de Bretagne (1866)

Lavoir à marée basse. Côtes de Bretagne (1866)

Huile sur toile

H. 112 cm. ; L. 156 cm.

Dépôt de l'Etat, 1866. Transfert de propriété de l'Etat à la Ville de Tours, 2012

Inv. 1866-1-2

Notice complète

L'été 1863 inaugure pour Lansyer une longue suite de séjours en Bretagne, où il revient pendant quatorze années. "La Bretagne, dont j'avais tant rêvé depuis le collège même, dépassa mon imagination et je fus immédiatement pris pour elle d'un violent amour".

Avec une précision de comptable, Lansyer consigne, à partir de 1861, chacune de ses œuvres dans un registre où sont précisés la date et l'heure d'exécution des peintures et esquisses, le nom éventuel de l'acheteur et la localisation du tableau. Conservé au musée Lansyer (Loches, Indre-et-Loire), ce répertoire fournit des indications précises sur la démarche créatrice de l'artiste qui multiplie les études, notamment pour le sujet du Lavoir à marée basse. L'idée semble s'en imposer en août 1863, période à partir de laquelle il fait l'objet d'un nombre très important d'études du site (falaises, source) et de personnages (lavandières, enfants). Les dessins et croquis réalisés deux ans plus tard lors de l'été 1865 montre Lansyer particulièrement soucieux de couleur locale et appliqué à rendre le pittoresque des costumes et des objets de la vie quotidienne.

Situé à Douarnenez, motif favori du peintre, le lieu-dit Plomar (ou Plo-ma'ch, comme il le note à plusieurs reprises), le chemin qui y conduit, les falaises qui le surplombent ou la plage à marée basse apparaissent au centre des préoccupations de Lansyer tout au long du séjour. Commencé sur place en juilllet 1865, poursuivi en août et en septembre, le tableau exposé au Salon est achevé à l'atelier au cours de l'hiver et au début de l'année 1866.

Bien que considérée aujourd'hui comme l'une des compositions les plus séduisantes de l'artiste, l'œuvre est modestement accueillie par la critique du Salon. Castagnary fustige la tendance de Lansyer à "... déranger peut-être par trop d'arrangement les sites qu'il choisit". Plus sensible au traitement de la lumière, Jahier souligne "l'effet bizarre et dur" de ce paysage "remarquable, notamment dans la mer et le ciel".

Paysagiste avant tout, quand d'autres artistes de sa génération abordent la Bretagne sous l'angle des activités humaines, Lansyer inaugure avec cette première œuvre importante une longue série de ces sujets bretons auxquels il doit sa renommée. Il assure avec eux la transition entre la vision pittoresque et ethnographique des pionniers des années 1830-1840 et les recherches plus radicales des peintres de Pont-Aven.