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19e siècle

Le Dernier nuage de la nuit disparaît devant le jour

BERTHAULT Claude Valentin Alexandre Lucien

Coulommiers, 1854 - Paris ?, 1921

Le Dernier nuage de la nuit disparaît devant le jour

Huile sur toile

H. 230 cm. L. 160 cm.

Dépôt de l'Etat, 1892, transfert de propriété de l'Etat à la Ville de Tours, 2010

Inv. 1893-1-3

Notice complète

Né dans la petite bourgeoisie de Coulommiers, Berthault, dont la scolarité à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris est peu documentée, fut l’élève du peintre Alexandre Cabanel (1823-1889) considéré comme l’un des plus grands peintres académiques du Second Empire.

Au Salon des artistes, où il expose à partir de 1876, ses sujets empruntés à l’histoire sainte ou d’inspiration élégiaque (Propos d’amour, 1888), ainsi que ses portraits (Colbert, 1881, Reims, musée des Beaux-Arts ; Mme Delna, rôle de Miss Quickly dans « Falstaff », 1895, localisation inconnue) lui valent des mentions honorables en 1879 et 1889 (Exposition universelle), ainsi qu’une médaille de troisième classe en 1891.

Le Dernier nuage de la nuit disparaît devant le jour

Récompensé d’une médaille de troisième classe au Salon de 1891, Le Dernier nuage de la nuit disparaît devant le jour apparaît comme le prototype d’une série sur le même motif, Berthault l’exploitant à plusieurs reprises. La nuit y est symbolisée par une figure monumentale soulignée de voiles noirs, dont la nudité brumeuse constitue l’équivalent aérien des divinités marines de William Bouguereau (1825-1905) ou d’Amaury-Duval (1805-1885). Au Salon de 1892, le peintre expose Phoebe s’éveille, composition à trois personnages et, en 1894, Le Réveil. Le sujet est à la mode. En 1850, Joseph-Michel-Ange Pollet (1814-1871) sculpte pour le château de Compiègne un groupe intitulé La Dernière heure de la nuit, dont le sujet est repris par Paul Baudry (1828-1886) pour le plafond du grand salon de l’hôtel de la marquise de Païva, aux Champs-Elysées, par Jean-Léon Gérôme (1824-1904) avec Le Jour chasse la nuit (Paris, musée d’Orsay) puis en 1897 par Henri Fantin-Latour (1836-1904).

Déposée au musée en 1892, Berthault est autorisé à emprunter son œuvre en 1899 pour la présenter dans le pavillon des Armées à l’Exposition universelle de 1900. Après la manifestation, et malgré son engagement d’assurer les frais d’emballage, de transport et d’assurance, tant pour l’aller que pour le retour, l’artiste « oublie » de rendre le tableau, qui reste au dépôt de l’Etat. Il faudra plusieurs échanges de courrier en 1906, 1913 et en 1914, entre le maire de Tours et le commissaire chargé de la conservation des œuvres au Grand Palais d’une part, le sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts et le préfet d’Indre-et-Loire d’autre part, pour parvenir à élucider dans quelles conditions l’œuvre a été renvoyée à l’Administration et non au musée de Tours. Enfin, le 11 juin 1914, le ministère informe le préfet, qui à son tour transmet la nouvelle au maire de Tours, que le tableau vient d’être réexpédié.