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Sculpt 8e - 16e s.

Vierge à l'Enfant, dite Vierge d'Ivoy-le-Pré

Anonyme, Tours

16e siècle

Vierge à l'Enfant, dite Vierge d'Ivoy-le-Pré

Albâtre avec rehauts d'or modernes

H. 51 cm. ; L. 16 cm. ; P. 11 cm.

Achat en vente publique chez Sotheby's Paris, avec l’aide du Crédit Agricole Touraine-Poitou et du FRAM Centre, 2011

Inv. 2011-1-1

Notice complète

La première attestation connue de l’existence de cette statuette est un dessin du sculpteur et érudit berrichon Jules Dumoutet (1815 – 1880) ainsi légendé : « Vierge d’Ivoy-le-Pré, en albâtre, moitié de grandeur. Jules Dumoutet, 20 avril 1859 » (Bouges, bibliothèque municipale, fonds Dumoutet, ms 446, pièce 225). Il est d’ailleurs possible que Jules Dumoutet ait exercé son activité de sculpteur sur l’œuvre, en particulier en remodelant la tête de l’Enfant et en restaurant les accident (bras gauche de l’Enfant et globe, un pan du voile de la Vierge, de nombreux détails des plis de son manteau ou encore la terrasse de la statue, qui est en marbre. D’autres pièces en albâtre translucide, plus grossières, relèvent d’une intervention ultérieure (orteils de l’Enfant, pièces du drapé…).

sculptureCette sculpture appartient à un groupe de huit Vierges à l'Enfant, créées en Val de Loire, et pour certaines, à Tours, durant le premier tiers du XVIe siècle. Parmi ces sculptures, par son agencement général, elle ressemble surtout à la Vierge de l’autel de Tristan Salazar, à la cathédrale de Sens : Enfant tenu sur le bras gauche, et geste de l’Enfant tirant sur le manteau de sa mère. Également inspirée de la Vierge d’Olivet (récemment attribuée par Béatrice de Chancel-Bardelot à Guillaume Regnault, neveu et collaborateur fidèle de Michel Colombe, actif entre 1502- et 1534 ; Paris, musée du Louvre), elle en reprend la pose inversée et l’expression de douceur intériorisée. Debout, en appui sur la jambe gauche qui engage une discrète inflexion du côté droit, elle porte l’Enfant d’une main et tient son pied de l’autre, comme une invitation à le vénérer. Elle est sobrement vêtue d’une robe nouée à la taille, d’un manteau qui revient en tablier sur le devant et d’un voile. Le drapé accentue la verticalité de l’attitude et souligne, par des courbes souples, l’intimité du rapport entre la Mère et l’Enfant. Jésus, à demi vêtu d’un linge léger, porte l’orbe et s’agrippe au voile de Marie d’un geste enfantin de la main droite.

Cette sculpture n’est plus liée, depuis longtemps, à son emplacement d’origine ; Jules Dumoutet ne précise pas d’ailleurs pas si elle se trouvait dans l’église d’Ivoy-le-Prè ou sur le territoire de la commune, par exemple dans un château. Quoiqu’il en soit, la petite Vierge a par la suite, pendant plus d’un siècle, appartenu aux collections réunies au château de la Verrerie (Cher) par la famille de Vogüe. Achetée en 2011 par le musée des Beaux-Arts de tours lors d’une vente publique, cette Vierge à l’Enfant par ses dimensions réduites est à classer parmi les statues de dévotion privée. Le matériau, l’albâtre, participe à son raffinement, et les rehauts d’or, quoique modernes, correspondent bien à l’esprit du XVIe siècle. La composition et le style conduisent à la rattacher au foyer tourangeau des années 1520.