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Dessins 14e -17e s

Le Christ  en croix entre la Vierge Marie et saint Jean l'Evangéliste

COUSIN Jean, le Père ou COUSIN Jean, le Fils

XVIe siècle

Le Christ en croix entre la Vierge Marie et saint Jean l'Evangéliste

Pierre noire sur papier vergé antique

H. 34,2 cm L. 26 cm

Legs Espelosin, 1946

Inv. 1946-304-42

Notice complète

Frappant par son ampleur, impressionnant par sa simplicité, ce grand calvaire à la pierre noire, où l'affliction ouverte de saint Jean l'Evangéliste contrebalance la douleur contrainte de la Vierge, pourrait faire venir à l'esprit dans un premier regard les études que Michel-Ange multiplia sur ce thème dans les années 1550. Dans le détail de son style, le dessin invite plutôt à des rapprochements avec l'art français du XVIe siècle, et plus particulièrement de la main de Jean Cousin le Père ou Jean Cousin le Fils.

De Jean Cousin le Père ne sont plus connus aujourd'hui que deux dessins sûrs. Quant aux dessins qui reviennent en toute certitude à Jean Cousin le Fils, tous se trouvent dans le Livre de Fortune (Paris, Bibliothèque de l'Institut) qui porte la date de 1568.

Saint Jean l'Evangéliste a la tension, les mains aigües, la tête elliptique ornée de rares bouclettes du Dieu le Père créant le soleil et la lune (Paris, Louvre) le plus souvent attribué à Jean Cousin le Fils, tandis que la Vierge a l'ampleur de drapé et le visage ovoïde de la Vierge à l'Enfant parmi les anges entre saint Jean et saint Luc (Paris, Louvre) généralement donné à Jean Cousin le Père. Le style ici, n'appartient pas aux années 1530 où Jean Cousin le Père suivait la voie ouverte par les créations de Raphaël, ni aux années 1540 pendant lesquelles il traitait ses personnages à la façon de Rosso. Le dessin semble plus évolué dans le sens d'une plus grande fluidité et rondeur des formes que dans un projet pour un vitrail de la Crucifixion (Angers, musée Turpin de Crissé) ou encore le vitrail de la Crucifixion de la chapelle du château de Champigny-sur-Veude réalisés très certainement par Jean Cousin le Père. Dans la fluidité du dessin du corps du Christ, il semble que l'artiste ait retenu quelque chose du style graphique de Niccolo dell'Abbate qui, arrivé en France en 1552, donna dès 1558 des dessins pour la chapelle du château de Fleury-en-Brière où l'on voit la même manière.