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Dessins 18e s.

La colère d'Achille

COYPEL Antoine

Paris, 1661-1722

La colère d'Achille

Trois crayons sur papier vergé bleu oxydé

H. 18,5 cm L. 29,2 cm

Achat Galerie Baderou, Paris, 1967

Inv. 1967-3-1

Notice complète

La scène tirée de l'Iliade d'Homère, représente la colère d'Achille, debout à droite, lorsqu'on lui enlève sa captive Briséis. Il abandonne les Grecs et se retire en menaçant Agamemnon, armé, à gauche, encouragé par Minerve, qui vole au-dessus des guerriers. Au centre se trouve Calchas assis, vêtu de blanc, sur le côté droit Nestor, assis devant les guerriers, et à gauche au premier plan Ulysse, assis appuyé sur un bouclier à tête de Minerve.

Il s'agit d'un dessin préparatoire à un tableau de l'artiste également conservé au musée de Tours. Ce tableau et son pendant Les Adieux d'Hector et d'Andromaque, exécutés vers 1711, figurent en 1724 dans l'inventaire après décès du régent Philippe d'Orléans, protecteur et ami de Coypel. En 1752, ils sont au château de Saint-Cloud, résidence des Orléans, où ils demeurent lors du rachat du château par Louis XVI en 1784, puis sont confisqués en l'an II et entrent au Muséum central des arts (Louvre) avant d'être déposés en 1803 au musée de Tours.

Antoine Coypel reprit cette composition à la fin de sa vie en réalisant un carton de tapisserie d'après son tableau pour la manufacture des Gobelins.

Une variante importante distingue ce dessin de la composition définitive : c'est l'attitude de Minerve volant, penchée vers Achille. Dans le tableau final, Minerve entraine le héros vers le centre de la composition, dans un geste nettement plus vigoureux et positionnée de face. Cette modification unifie la composition et accentue l'effet des diagonales partant des angles inférieurs du tableau pour culminer sur le bras tendue de Minerve au centre de l'œuvre. Ce type de composition pyramidale, combiné à l'échelonnement des personnages en profondeur, est fréquent chez Coypel.

Le décor ici n'est pas complètement arrêté et diffère assez sensiblement de celui du tableau. C'est un des derniers dessins datés que l'on connaisse de Coypel. La main du peintre, quoique très reconnaissable, est déjà altérée par la maladie qui l'emportera, et le trait devient déjà moins nerveux, les contours moins aigus.

Coypel