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Huile sur toile
85 x 78 cm.
Collection FRAC Poitou-Charentes
Né à Bia, aujourd’hui Biatorbagy (Hongrie), en 1922, Simon Hantaï étudie à l’École des Beaux-Arts de Budapest. A l’issue d’une longue évolution, marquée par des influences et des techniques très diverses (Nabis, peinture surréaliste, gestuelle, scripturale), Simon Hantaï choisit de pratiquer le pliage, un procédé qu’il systématise de 1960 à son quasi-retrait de la scène artistique, de 1982 à sa mort en 2008. La toile, ôtée du châssis, pliée, froissée et nouée puis trempée dans la couleur, est ensuite dépliée avant d’être retendue. Le processus qui renverse la logique de la production picturale permet à l’artiste d’utiliser toute la surface de la toile en la traitant dans sa matérialité même. De 1960 à 1974, il décline ses abstractions en série (Le mur-les manteaux de la Vierge ; la Porte-les Catamurons) et entre 1969 et 1971 « Etudes » qu’il présente à la galerie Jean Fournier et où il cherche à réaliser l’équivalence entre le « peint » et le « non-peint », le premier étant là pour, selon ses propres mots, « activer le non-peint exclusivement ». C’est à cet ensemble qu’appartient Massada dont le titre, surprenant et énigmatique, constitue l’originalité la plus remarquable par rapport aux autres pièces. Les espaces vides, blancs, multipliés dans les diverses configurations semblent le produit du hasard qui a présidé à la création qui a cependant été imaginée par l’artiste. Échappant à la séduction des formes et de toute création consciente en recourant à pareil procédé, Hantaï pose la question du banal et de l’exceptionnel au travers d’une interrogation sur le geste et son intentionnalité. Des deux temps envisagés, celui de la création et celui de l’exposition, le premier
relève d’un « bricolage » voulu dont le résultat est cependant laissé au hasard, tandis que le second met son auteur en position de spectateur, comme nous le sommes, une fois l’oeuvre exposée.