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Calcaire, traces de polychromie
H. 30 cm. ; L. 29 cm
Dépôt de la Société Archéologique de Touraine, 2009
Inv. D 2009-2-4 / HG 870.053.0001
Découverte à Tours vers 1860 lors des démolitions de l’ancienne rue Banchereau à proximité immédiate de l’hôtel Gouïn), et n’est documentée par aucune source textuelle permettant d’éclairer sa datation et sa destination primitive. Les longs cheveux qui tombent en boucle sur les tempes et dans le cou du personnage, ainsi que la barbe ou la moustache naissantes, sont rehaussés d’une polychromie jaune dont aucune étude n’a encore permis de préciser la composition ou la date.
La partie droite de la chevelure est partiellement manquante et le nez est endommagé. Les pupilles peintes, comme les vestiges de la polychromie primitive des carnations du visage, contribuent à donner à cette figure « un caractère de séduction étrange » (selon l’archéologue – historien d’art et président de la Société archéologique de Touraine Léon Palustre en 1871) et l’aspect étonnant du vivant. Ces sont d’ailleurs ces traits qui ont poussé les chercheurs à y reconnaître un portrait. Cette dernière hypothèse repose cependant sur des bases très ténues et semble contredire par l’absence de tous les atours de tête normalement attendus pour le portrait d’un clerc, d’un prince ou d’un roi. Plus vraisemblablement doit-on reconnaître ici les reste de la statue en ronde bosse d’un saint ornant un édifice tourangeau proche de la fin du Moyen-Âge (église Saint-Saturnin, église conventuelle des Carmes ?).
La comparaison avec le saint Adrien (vers 1460-1470) du musée Dobrée de Nantes apporte des éléments d’analyse plus solides : s’y retrouve la même structure générale du visage, un même traitement des cheveux en longues stries fines et régulièrement ondulées, notamment autour de la tempe, la même barbe et la même moustache naissantes et le dessin voisin d’une bouche charnue qui rehausse l’aspect boudeur de la physionomie. S’il serait hasardeux, sur cette seule base, de proposer de reconnaître un même artiste dans les deux œuvres, ce rapprochement conforte l’hypothèse d’une provenance tourangelle de la statue nantaise et celle d’une datation vers 1470 de la tête de jeune homme de Tours.
D’après la notice de Jean-Marie Guillouët, in cat. Tours 1500. Capitale des arts. Somogy, 2012