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Huile sur toile
H. 112 cm. ; L. 91 cm.
Don de l'artiste, 1930
Inv. 1930-8-1
Très jeune, Maurice Bompard quitte sa ville natale avec sa famille qui s’installe à Marseille. Inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts de la ville, il y est l’élève du peintre Dominique-Antoine Magaud (1817-1899), puis celui de Gustave Boulanger (1824 – 1888) et de Jules-Joseph Lefebvre (1834 – 1912) à l’Ecole nationale de Beaux-Arts à Paris, où il est inscrit en août 1877.
Il expose pour la première fois au Salon de 1878 Le Repos du modèle (Rennes, musée des Beaux-Arts qui lui vaut une médaille de troisième classe. Admis neuvième au deuxième essai pour le grand prix de peinture en 1880, c’est à une bourse de voyage, obtenue en 1882, qu’il doit la découverte de l’Allemagne et de l’Italie, où il s’initie à l’art de l’Antiquité et de la Renaissance. Il voyage également en Afrique du Nord, où il peint un boucher tunisien acheté par l’Etat au Salon de 1884 (Musée de Nérac).
Les liens noués avec les artistes Léon Gérôme (1824 – 1904) et Benjamin-Constant (1845 – 1902) lors de l’Exposition universelle de 1889, où il obtient une médaille d’argent, l’encouragent dans la voie de l’orientalisme qui devient son principale mode d’expression. A partir de 1895, il participe aux expositions de la Société des peintres orientalistes français, créée en 1893. S’il puise, à partir de cette période, son inspiration dans les paysages et les scènes de la vie quotidienne observés lors de nombreux séjours en Espagne, en Algérie et en Tunisie, Bompard n’en conserve pas moins une prédilection pour les villes italiennes, plus particulièrement pour Venise. Les œuvres qu’il en tire, vues urbaines (Vue de la Salute, Dijon, musée des Beaux-Arts) ou scènes de genre (Trippier de la Calle de la Madone, Venise, 1891, Le Puy, musée Crozatier), sont à plusieurs reprises retenues par les autorités pour les musées de province. Marquées de sa familiarité avec le monde méditerranéen, ses œuvres vigoureuses, à la facture libre sont traitées dans une coloration chaude et franche.
Nature morte
Les natures mortes représentent un aspect moins développé de l’œuvre de Bompard, qui se consacre principalement au paysage, au portrait et à la scène de genre, abordant la représentation d’objets inanimés dans une dernière période de sa carrière. Le musée des Beaux-Arts de Marseille, qui est, avec celui de Rodez, la plus riche en œuvres de l’artiste, conserve plusieurs natures mortes (legs Cantini, 1917), de compositions et d’exécution comparables à celle de Tours. L’artiste y mets également en scène des objets de dinanderie, des bijoux, des tissus soyeux, placés dans un éclairage mordoré qui accentue le caractère exotique. Ici, les empâtements vigoureux du châle et du vase indiquent une œuvre situable dans la dernière décennie du siècle, tandis que le coloris ambré, par ses chaudes modulations, rappelle les compositions vénitiennes de l’artiste où certaines de ses scènes algériennes.
Par la largeur de la facture et par le traitement de la lumière, par son cadrage serré, sur un fond abstrait, cette œuvre s’inscrit dans le courant qui affecte l’évolution de la nature morte amorcée dès les années 1870, en réaction à une peinture minutieuse et descriptive.