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Renaissance d’une oeuvre. La Vierge à l’Enfant de Michel Colombe
16 mai - 3 novembre 2025
Exposition organisée par le musée des Beaux-arts de Toursen partenariat avec le musée du Louvre
Le musée des Beaux-arts organise une exposition-dossier autour d’une oeuvre exceptionnelle de la production tourangelle du début du 16ᵉ siècle : la Vierge à l’Enfant, dite aussi Vierge de La Carte de Michel Colombe (Bourges, vers 1430-Tours, 1512). Cette exposition sera aussi l’occasion de découvrir l’oeuvre monumentale de Michel Colombe : le Tombeau de François II (environ 4 mètres sur 2,5 mètres, habituellement à la cathédrale de Nantes) dont plusieurs sculptures seront installées au coeur de la cathédrale Saint-Gatien de Tours . L’exposition fait l’objet d’un partenariat unique avec le musée du Louvre qui prête à cette occasion plusieurs de ses pièces.
Cette sculpture, redécouverte au tout début du 20ᵉ siècle au château de La Carte à Ballan-Miré près de Tours, et attribuée à Michel Colombe, n’a été visible qu’une seule fois par le grand public, lors de l’exposition France 1500 (Paris, Grand-Palais, 2010-2011).
La monumentalité et la dignité de la figure de la Vierge, la qualité des détails en font une oeuvre unique et fascinante. C’est cette qualité, et son statut d’oeuvre de référence de la première Renaissance, qu’a reconnu son classement au titre des Monuments historiques en 1976 pour éviter son exportation.
Après une tentative infructueuse, le musée du Louvre a finalement pu acquérir en 2022 la statue de terre cuite de la Vierge à l’Enfant. L’idée s’est alors imposée comme une évidence : cette oeuvre devait être vue à Tours. Le prêt de la statue est l’occasion de présenter pour la première fois cette oeuvre unique dans son contexte de création.
Tours, «capitale des arts» à la Renaissance
L’exposition du musée des Beaux-arts de Tours vise à éclairer le caractère unique de cette sculpture en la replaçant dans le contexte des commandes artistiques du grand financier Jacques de Beaune, alors grand-argentier d’Anne de Bretagne reine de France,puis "ministre des finances" du royaume sous François Ier, en la comparant à des statues de Vierge à l’Enfant du Val de Loire, et en retraçant son histoire matérielle plus récente grâce aux découvertes révélées lors de l’enquête réalisée par le Centre de Recherches et de Restaurations des Musées de France à l’occasion de sa restauration.
Tours, en effet, a été durant cette période une véritable « capitale des arts » grâce à la présence de la cour royale et à une commande locale édilitaire et religieuse dynamique, et d’artistes d’exception, au premier chef desquels Michel Colombe pour la sculpture et Jean Fouquet pour la peinture. Leurs productions et celles de leurs collaborateurs ont fortement participé à l’identité culturelle et artistique du Val de Loire.
Jacques de Beaune, un commanditaire prestigieux
La commande de cette Vierge à l’Enfant a très vraisemblablement été passée par Jacques de Beaune à Michel Colombe pour la chapelle du château de la Carte (actuelle commune de Ballan-Miré). Maire de Tours en 1498-1499, gouverneur et bailli de Touraine en 1516, il devient une figure essentielle du pouvoir en accédant à la supervision totale des finances du royaume sous François Ier, avant d’être disgracié et pendu en 1527.
Selon les usages de son temps et de son milieu, Jacques de Beaune a mis en scène sa réussite financière et sociale dans ses propriétés, dans les chapelles et églises qui leur sont liées, et par ses commandes artistiques. Cette brillante activité de commanditaire s’inscrit principalement en Touraine, dans une relation étroite avec les artistes locaux les plus brillants. Château, hôtel particulier, fontaine, tapisseries, vitraux, sculptures, enluminures… sont évoquées dans une scénographie déployée autour de la Vierge de La Carte.
Ainsi, après l’exposition Tours 1500. Capitale des arts, et Le Sceptre & la Quenouille. Être femme entre Moyen Âge et Renaissance, le musée des Beaux-arts prolonge l’étude de cette période fondamentale qu’est la Renaissance pour l’histoire de la ville et de sa région.
Une exposition à voir également à la cathédrale de Tours
La redécouverte du talent de Michel Colombe ne saurait être complète sans un dialogue avec une autre de ses réalisations d’envergure : le Tombeau de François II, duc de Bretagne, et de sa femme Marguerite de Foix (1502-1507), habituellement conservé dans la cathédrale de Nantes et lui aussi récemment restauré. Grâce à l’engagement conjoint des Directions des Affaires culturelles des régions Pays de la Loire et du Centre-Val de Loire, plusieurs sculptures de ce monument sont exceptionnellement exposées dans la cathédrale de Tours et ainsi rapprochées du Tombeau des enfants d’Anne de Bretagne et Charles VIII (v. 1500-1506), également réalisé par Michel Colombe et ses collaborateurs.
Autour de l’exposition
Cette exposition-dossier est accompagnée d’un ouvrage qui mettra en parallèle la Vierge de la Carte et les deux tombeaux de Nantes et Tours, ces oeuvres majeures du sculpteur tourangeau ayant bénéficié des derniers apports de la recherche à l’occasion de leurs récentes restaurations respectives.
L’exposition bénéficie du partenariat exceptionnel du musée du Louvre
De grandes institutions et musées ont également confié au musée des Beaux-arts de Tours des oeuvres et documents permettant d’éclairer l’iconographie de la Vierge de la Carte, ainsi que d’illustrer la variété des commandes de Jacques de Beaune et ses goûts novateurs : la Bibliothèque nationale de France, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (Paris), le château de Langeais, le Château-musée de Blois, les musées des Beaux-arts d’Angers, de Strasbourg, les Archives départementales d’Indre-et-Loire, les Archives municipales et la Bibliothèque municipale de Tours.
Commissariat
Marion Boudon-Machuel, directrice du Département des études et de la recherche, Institut National d’Histoire de l’Art
Elsa Gomez, conservatrice du patrimoine, chargée des collections Antiquité, Moyen Âge, Renaissance, musée des Beaux-arts de Tours
Hélène Jagot, directrice des Musées & Château de Tours
Sophie Jugie, conservatrice générale du patrimoine, directrice du département des Sculptures, musée du Louvre