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Huile sur toile
H. 410 cm. ; L. 227 cm.
Dépôt de l'Etat, 1803, transfert de propriété de l'Etat à la Ville de Tours, 2010.
Inv. 1803-1-5
Ce tableau est signalé dans les descriptions anciennes de Paris et de ses églises comme œuvre de Michel Corneille, mais les auteurs ne précisent pas s'il s'agit de Michel Corneille Le Vieux (1603-1664) ou de sin fils Michel II (1642-1708. C'est du style très personnel et aisément reconnaissable de Michel Corneille Le vieux que relève Le Massacre des Innocents.
Michel Corneille, originaire d'Orléans, apparenté à son maître Simon Vouet dont il avait épousé la nièce en 1636, est une figure encore mal connue de la peinture française du milieu du 17e siècle. Sa première œuvre datée, Jacob et Esaü (1630), témoigne par ses emprunts aux artistes nordiques comme à l'Italie, de la diversité de sa culture picturale.
La composition pour Le Massacre des Innocents est empruntée au carton de tapisserie de Raphaël, que Corneille avait lui-même gravé, ou bien à la gravure de Marcantonio Raimondi. On retrouve le fond d'architecture en perspective dont la fuite est interrompue par les arcades d'un pont en travers. Dans un souci de symétrie l'artiste a doublé le motif de l'homme brandissant un poignard pour égorger un enfant. Son tempérament porté au théâtral l'a conduit à accentuer, à l'inverse de Raphaël, la gesticulation des personnages et leurs expressions de colère ou de terreur.
Ce bruit et cette fureur si insolite dans l'œuvre d'un artiste qui privilégie le calme et un certain statisme ne facilitent pas la datation de la toile. Néanmoins, le groupe angélique qui surmonte le tumulte et certains détails de l'architecture incitent à la rapprocher de La Visitation datée de 1650.