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Albâtre, dorure moderne (XIXe siècle ?)
H. 51 cm L. 16 cm Pr. 11 cm
Acquisition avec l'aide du Crédit Agricole Touraine-Poitou et du FRAM-Centre, 2011
Inv. 2011-1-1
Par son style, mais aussi par son anonymat, cette petite statue est représentative de nombreuses oeuvres de la Renaissance en Val de Loire. On ignore tout de ses origines : qui l’a sculptée ? Pour quel commanditaire ? Pour quel lieu ?
La première mention connue date de 1859, quand le sculpteur berrichon Jules Dumoutet la dessine et la dit « d’Ivoy-le-Pré » (Cher). Dumoutet pourrait d’ailleurs être l’auteur de certaines parties refaites en albâtre blanc opaque, en particulier la tête de l’Enfant ou encore la terrasse de la statue, qui est en marbre.
D’autres pièces en albâtre translucide, plus grossières, relèvent d’une intervention ultérieure (orteils de l’Enfant, pièces du drapé…). Ses dimensions réduites indiquent une statue de dévotion privée. Le matériau, l’albâtre, participe à son raffinement, et les rehauts d’or, quoique modernes, correspondent bien à l’esprit du XVIe siècle. La composition et le style conduisent à la rattacher au foyer tourangeau des années 1520.
Manifestement inspirée de la Vierge d’Olivet (Paris, musée du Louvre), elle en reprend la pose inversée et l’expression de douceur intériorisée. Debout, en appui sur la jambe gauche qui engage une discrète inflexion du côté droit, elle porte l’Enfant d’une main et tient son pied de l’autre, comme une invitation à le vénérer. Elle est
sobrement vêtue d’une robe nouée à la taille, d’un manteau qui revient en tablier sur le devant et d’un voile. Le drapé accentue la verticalité de l’attitude et souligne, par des courbes souples, l’intimité du rapport entre la Mère et l’Enfant. Jésus, à demi vêtu d’un linge léger, porte l’orbe et s’agrippe au voile de Marie d’un geste enfantin de la main droite.
La Vierge à l’Enfant d’Ivoy-le-Pré a fait l’objet, dans le cadre de l'exposition SCULPTUROSCOPE (25 mai - 10 septembre 2019) d'études poussées et de dispositifs numériques spécifiques. Deux impressions 3D permettent ainsi au grand public de se saisir de la statue et de la soupeser, mais aussi de découvrir la trentaine d’éléments de restauration qui la complètent.
© MBA Tours, cliché François Lauginie