UA-10909707-12
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Huile sur toile
H. 58 cm L. 49 cm
Acquis avec la collection Schmidt, 1874
Inv. 1874-5-11
Moroni connut en tant que portraitiste le plus grand renom : Titien n'hésitait pas à conseiller aux gouverneurs vénitiens résidant à Bergame de se faire représenter par lui.
Son sens aigu de la réalité permet de le situer dans le grand courant international du portrait du XVIe siècle, caractérisé par le représentation froide et naturaliste du modèle. On peut voir en lui un précurseur du Caravage, un héritier des atmosphères lumineuses de Foppa, de la sobriétré de Bergognone, des éclairages inquiets de Lotto, des puissantes figures d'avant-plan de Savoldo, et surtout de l'approche confidentielle du personnage inspiré de son maître brescian Moretto. Moroni enrichit ces influences d'une finesse dans l'interprétation psychologique qui le place, avec près de cent ans d'avance, au niveau des portraitistes hollandais du XVIIe siècle.
Ici, le regard plongeant, nuancé d'ironie, paraît nous questionner. L'oeuvre date de 1560 environ. Elle appartient à cette abondante série de portraits de petits notables austères, où l'artiste approfondit ses recherches picturales, se livrant à une minutieuse investigation de l'âme humaine. Cet art vrai, simple, documentaire, est exemplaire de la nouvelle conception du portrait définie lors du concile de Trente. Un schéma simplifié, une économie de moyens, des couleurs cendrées, une palette réduite sont mis au service du but poursuivi : l'analyse de la personnalité intime avec une perspicacité sans égale à cette époque.