UA-10909707-12
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Tempera sur bois
H. 43 cm L. 157 cm
Attribué au Musée du Louvre (M.N.R. 240) par l'Office des biens Privés en 1950, déposé au Musée des Beaux-Arts de Tours en 1952.
Inv. D. 1953-2-1.
Selon une pratique bien documentée dans certaines productions, même tardives, de l'atelier d'Apollino di Giovanni (Le Triomphe de César, Londres, collection G. Merton ; Histoire de Grisélidis, Modène, Galleria Estense) ; le protagoniste et le sujet de l'histoire figurant sur le panneau sont explicités par une inscription en lettres dorées. Ici, cette légende est placée sur le couvre-chef du personnage féminin, "CAM", visible sur l'estrade d'honneur et dans deux épisodes différents (à droite et à gauche), qui constituent vraisemblablement le prologue de la scène centrale du tournoi.
Malgré cette indication de l'inscription, le sujet, extrêmement rare, reste un problème iconographique : la protagoniste peut être identifiée avec l'Amazone Camille (elle est représentée à l'arrière-plan dans le combat contre l'ours et revêtue d'une peau de lion, un détail fidèlement repris de l'Enéide, XI, 577), mais la tradition littéraire (élaborée au Moyen-Age ?) qui intègre librement au célèbre paysage virgilien l'épisode d'une scène de tournoi ou de bataille dont l'héroïne aurait été l'arbitre, demeure inconnu.
L'attribution de ce panneau reste anonyme, mais des références précises et nombreuses à l'art de Paolo Uccello se trouvent dans ce panneau : le contour vif et nerveux des petites figures, l'exécution incisive, presque à la pointe du pinceau, des profils aigus, les silhouettes incomparables des chevaux, surtout ceux vus en raccourci. Ces éléments permettent de restituer le profil d'un artiste qui est certainement en contact direct avec Paolo Uccello.
L'état de conservation de l'œuvre, que sujet et dimensions désignent comme la partie antérieure d'un coffre de mariage (cassone), et satisfaisant. Toutefois, la surface picturale est légèrement usée ; on peut le constater dans le groupe des cavaliers sur la gauche, dans celui des musiciens qui se trouvent à l'intérieur des murs crénelés et dans les surfaces recouvertes d'or. Le panneau présente aussi de multiples rayures, certainement dues à l'usage, qui restent bien visibles malgré les adroites restaurations successives.