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17e - 18e s. Italie

Déposition de Croix (vers 1603)

TACCONI Innocenzo, attribué à

Bologne, 1575 - Rome, après 1626

Déposition de Croix (vers 1603)

Huile sur toile

H. 130 cm L. 100 cm.

Acquis en 1983

Inv. 1983-4-1

Notice complète

Au XVIIIe siècle ce tableau est répertorié sur l'inventaire du palais d'hiver de la Casa Buonvisi à Lucques comme oeuvre d'Annibal Carrache. Cette attribution sera maintenue par les différents collectionneurs français qui possédèrent cette Déposition aux XIXe et XXe siècles. Aujourd'hui, elle est attribuée à Innocenzo Tacconi, proche du grand maître bolonais qu'il seconda dans les travaux du Palais Farnèse de 1600 à 1602 avant son départ pour Lucques.

Dans le tableau de Tours, la raideur géométrique des corps du Christ et de la Vierge, qui se différencient nettement des deux anges et de la Madeleine, aux visages plus épanouis, aux corps plus stables soulignés par les amples draperies, se rapprochent singulièrement des compositions d'Annibal Carache.

Les deux anges, qui ici soutiennent le Christ, semblent empruntés à la Vision de saint Grégoire d'Annibal Carrache, une œuvre proche de 1600, alors que la Madeleine, par le caractère à la fois précieux de la chevelure et du profil et par la stabilité monumentale de la pose, fait référence au tableau de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, Les Trois Marie au tombeau. Seuls le Christ et la Vierge échappent à l'emprunt et semblent constituer l'apport original du peintre, qui traduit les corps de manière abstraite.

En ces premières années du XVIIe siècle, le panorama artistique romain est particulièrement contrasté, entre les derniers feux du maniérisme dont procèdent les fresques du Cavalier d'Arpin au palais des Conservateurs du Capitole, la maturité de Caravage, soutenu par des mécènes actifs, et ce courant d'idéalisme classique, qui constitue l'aboutissement de la carrière d'Annibal Carrache et marquera durablement la peinture romaine à travers ses élèves, notamment Domenichino.


© MBA Tours, cliché Marc Jeanneteau