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18e siècle

Portrait d'Auguste III de Saxe, roi de Pologne, après 1749

Silvestre, Louis de, atelier de

1675-1760

Portrait d'Auguste III de Saxe, roi de Pologne, après 1749

Huile sur toile

82 x 65 cm.

Legs Madame Georges Hersent, née Marthe Luzarche d’Azay, à la Ville de Tours, 1951

Inv. : AF 50

Notice complète

Cette oeuvre est une copie réduite du grand Portrait du prince Electeur Frédéric-Auguste de Saxe peint en 1715 par Hyacinthe Rigaud et conservé à Dresde (Gemäldegalerie). Le prince y est représenté en pied et en cuirasse, recouvert d’un long manteau d’hermine frappé aux insignes de l’ordre de l’Eléphant du Danemark. A l’arrière-plan, se tient un petit serviteur maure, la tête coiffée d’un beau turban à plume. L'historienne d'art Ariane James-Sarrazin a souligné les rapports étroits existants entre ce portrait et celui que Rigaud réalisa du prince de Conti en 1697, alors prétendant au trône de Pologne. A partir de cette date et jusqu’à la mort de Rigaud, des commandes régulières seront adressées à l’artiste par les souverains polonais. C’est dans ce contexte que le portrait d’Auguste III de Saxe sera réalisé. Ariane James-Sarrazin a reconstitué l’historique précis de cette commande : « Dès 1715, quatre répliques accompagnent l’original : une en pied à l’identique, et trois… jusqu’aux genoux que l’on doit à Charles Sevin de La Penaye, alors principal collaborateur de Rigaud ». Ce tableau, conservé au château d’Azay-le-Ferron, n’appartient pas à cette série d’œuvres mais a été réalisé plus tardivement. Il s’inspire en effet plus directement de l’estampe gravée par Jean-Joseph Balechou pour son agrément à l’Académie Royale en 1749 d’après le tableau de Rigaud, un détail apparaissant conjointement sur l’estampe et sur cette version peinte. Sur ces deux œuvres le prince Electeur porte, accroché à son écharpe, l’ordre de L’Aigle blanc de Pologne cette décoration remplaçant l’ordre de L’Eléphant du Danemark visible sur le tableau de Rigaud conservé à Dresde.

Le 27 juin 1746, Balechou s’engage à réaliser cette estampe « entièrement au burin et conformément à l’original qui m’en a été remis, peint par M. Rigaud… dans l’espace de deux ans… ». Cette gravure, destinée à figurer en frontispice de la « Galerie Royale de Dresde » est particulièrement célèbre car Balechou ayant été accusé d’en avoir fait des tirages clandestins qu’il vendait à son profit, sera exclu de l’Académie Royale et contraint de s’exiler à Avignon.

Boris Lossky, conservateur au musée de Tours, proposait en 1957 de classer ce portrait conservé au château d’Azay-le-Ferron, parmi les œuvres de l’atelier de Louis de Silvestre. La palette est en effet caractéristique de celle de cet artiste dont on connaît l’attachement pour la cour de Pologne pour laquelle il a travaillé de très longues années, étant nommé premier peintre d’Auguste II puis d’Auguste III de 1716 à 1748 à Dresde. Cependant la qualité moyenne de ce tableau ne permettant pas de penser qu’il ait pu être réalisé par Louis de Silvestre lui-même, nous préférons conserver le classement proposé par Lossky.

Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert

Silvana Editoriale, 2008