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18e siècle

Le Triomphe d'Amphitrite

TARAVAL Hughes, attribué à

Paris, 1729 - Paris, 1785

Le Triomphe d'Amphitrite

Huile sur toile

74 x 99 cm.

Fonds de la récupération artistique (inv. MNR, n° 107) ; envoi de la direction des Musées de France à titre d’échange de dépôts, 1952

Inv. : D. 1953-2-10

Notice complète

Passée en vente en juin 1939 sous l’attribution à Lemoyne, cette œuvre est entrée au musée du Louvre onze ans plus tard par le biais du Fonds de la récupération artistique, puis déposée au musée de Tours sous le nom de cet artiste. Boris Lossky, conservateur au musée de Tours, en 1962 classe prudemment ce Triomphe d’Amphitrite parmi les œuvres françaises anonymes, peintes entre 1750 et 1770 et dans la notice qu’il consacre à ce tableau propose les noms de Nonotte ou de Pierre et ajoute : « il pourrait s’agir d’un habile pastiche dû à un décorateur du Second Empire ». Cependant les rapprochements existants entre ce tableau et l’œuvre de même sujet peinte par Hughes Taraval pour le roi en 1777 (Paris, musée du Louvre) ont permis de suggérer de voir dans cette esquisse l’une des premières pensées de l’artiste pour cette grande peinture. En 1776 le compte des bâtiments du roi commande à Taraval un Triomphe d’Amphitrite pour la tenture des Amours des dieux. L’œuvre est présentée au Salon de l’année suivante. Marc Sandoz (1904-1990, historien d'art) souligne que cette peinture « abonde en détails savoureux, elle est supérieurement peinte dans une lumière claire et blonde, il ajoute c’est vraiment une belle page de décoration ». Dans ce grand tableau Taraval perpétue le style décoratif de Boucher, s’inspirant même pour la figure principale du Triomphe de Vénus peint par Boucher en 1740 pour la reine de Suède (Stockholm, National Museum).

Il existe de nombreux dessins préparatoires et esquisses pour ce tableau de Taraval, certaines de ces œuvres lui étant attribuées sans certitude. L’esquisse conservée à Tours présente dans une composition circulaire, une scène plus large et plus tumultueuse que celle du tableau du Louvre. Les Naïades, Nymphes des eaux, Tritons et joueurs de conque, tournoient autour d’Amphitrite dans le remous des vagues. On peut hésiter à rendre à Hughes Taraval cette esquisse qui manque d’élégance dans la touche et dans la palette. Cependant l’œuvre peut être rapprochée d’autres esquisses de l’artiste, en particulier de celle de même sujet conservée au musée d’Arras.

Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert

Silvana Editoriale, 2008