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Huile sur bois
53,5 x 72,5 cm;
Provenance inconnue, probablement achat avant 1856 ; première mention dans le catalogue du musée de Tours de 1856
Inv. : 1868-3-5
La biographie de Jacques-Antoine Vallin présente encore certaines lacunes, mais il est probable que le futur artiste ait reçu auprès de son père, sculpteur et ciseleur à Paris, une première formation. Puis Vallin entre en 1775 à l’école de l’Académie Royale sous la protection de Doyen. Elève de Drevet en 1779 puis de Callet en 1786, il retourne dans l’atelier de Drevet trois ans plus tard. Il participe pour la première fois au Salon en 1791 où il exposera régulièrement jusqu’en 1827. Vallin a traité les thèmes les plus variés, paysages, Scène de naufrage, 1795 (Vizille, musée de la Révolution française), portraits, Portrait du docteur Forlenze, 1807 (Londres, National Gallery) mais aussi scènes de genre ou mythologiques. Mais ce qui fit le grand succès de l’artiste ce sont ses représentations de nymphes ou de bacchantes dans d’harmonieux paysages baignant dans une douce lumière dorée. Son œuvre marquée par le courant néoclassique a manifestement subit l’influence de Mallet et celle de son maître Prud’hon, Diane chasseresse (Caen, musée des Beaux-Arts).
Bacchante endormie dans un sous-bois
Jacques-Antoine Vallin qui s’est illustré dans tous les genres avait une prédilection marquée pour les évocations de nymphes, de Diane, de baigneuses ou de bacchantes, son œuvre foisonne de ce type de compositions qui firent le succès de l’artiste. Cette Bacchante endormie dans un sous-bois, qui n’est pas datée, est caractéristique de celles que Vallin a exécutées dans les dernières années du XVIIIe siècle. La provenance de ce tableau est inconnue mais il a probablement été acquis par le musée avant 1856, date à laquelle l’œuvre est mentionnée pour la première fois dans l’un des catalogues des collections. L’œuvre y est mentionnée sous le titre « Ariane endormie », ce titre est maintenu sur les différents catalogues du musée jusqu’à celui publié en 1881 qui indique alors « Bacchante endormie ». Il semble cependant que la position de ce nu est en effet proche de celle de l’Ariane endormie du Vatican qui fut si souvent copiée. Vallin a particulièrement aimé représenter ses nus dans cette position alanguie, les bras relevés à l’arrière de la tête, on retrouve en effet cette attitude sur plusieurs œuvres de l’artiste, en particulier sur un petit tableau, Bacchantes (collection particulière qui présente de nombreuses analogies avec celui conservé à Tours.
Ce tableau est peint sur panneau, support que Vallin a souvent privilégié car il lui permet d’obtenir des glacis aux effets porcelainés. L’ensemble est baigné dans une belle atmosphère blonde, qui caresse délicatement la nudité lisse du corps de la jeune femme. Boris Lossky souligne que « cette bacchante, sœur cadette des nymphes de Fontainebleau, s’étire voluptueusement comme une Ariane du Titien sur une peau de panthère étalée dans l’ombre fraîche d’un sous-bois ». L’artiste dispose de légers empâtements sur le feuillage des arbres, afin que ces effets de matière accrochent joliment la lumière.
Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert
Silvana Editoriale, 2008