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Huile sur toile
41 x 32 cm.
Legs de Madame Georges Hersent Luzarche, 1952
Inv. : AF 85
Henri-Nicolas Van Gorp entre à l’Ecole de l’Académie Royale en 1773 grâce à la protection d’Etienne Jeaurat. La connaissance de ses années de formation est assez lacunaire, on sait cependant que Van Gorp est encore signalé à l’Académie douze ans plus tard et qu’il fut l’élève de Boilly dont l’influence marquera durablement la manière de l’artiste. Paul Marmottan ira jusqu’à considérer Van Gorp comme un « pasticheur » de Boilly. Il est vrai qu’une confusion a longtemps été entretenue entre les œuvres du maître et celles de l’élève. Peintre de portraits et de scènes de genres à l’accent intimiste largement diffusées par l’estampe, Van Gorp expose régulièrement au Salon de 1793 à 1819. Ses compositions dont certaines sont dans la veine du style moralisateur et sentimental de Greuze, obtiennent un grand succès en particulier Le retour d’un Hussard dans sa famille, Salon de 1798 ou encore La leçon de bienfaisance, 1806 (Saint-Omer, musée de l’hôtel Sandelin).
Portrait de Julie Guignard
Le nom de cette petite fille âgée de cinq ans environ nous est connu par l’inscription présente au dos de l’œuvre, mais sa biographie et la raison pour laquelle son portrait se trouve dans les collections du château d’Azay-le-Ferron (Indre) restent un mystère. L’œuvre fait preuve d’une franchise tout à fait en accord avec les portraits réalisés à ce tournant du siècle. La manière à la fois libre et précise est remarquable de spontanéité et de fraîcheur. Par un travail sobre et une palette réduite, Van Gorp réussit à nous livrer une œuvre sensible qui capte l’attention. Le regard de la petite fille soutient le notre avec une douce assurance, on retrouve la même expression directe sur de nombreux portraits d’enfants peints par Van Gorp, révélateurs de l’intérêt nouveau que l’on portait à la psychologie et à la personnalité des enfants. L’artiste montre, dans ce type d’œuvres, à quel point il est redevable des leçons de Boilly à la fois pour la technique mais aussi pour la recherche de l’expression d’un sentiment vrai et individuel. On pourrait rapprocher plusieurs portraits de Boilly de ce tableau, on retrouve en particulier la même émotion tendre sur le Portrait d’un fils de l’artiste (Lille, musée des beaux-Arts) ou encore sur celui Gabrielle Arnault enfant (Paris, musée du Louvre).
Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert
Silvana Editoriale, 2008