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18e siècle

Grande tête d’étude de femme couronnée de roses

VESTIER Antoine

Avallon, 1740 - Paris, 1824

Grande tête d’étude de femme couronnée de roses

Huile sur toile

81 x 64 cm.

Legs d’Alexandre-Phidias Vestier, petit-fils de l’artiste, 1875

Inv. : 1875-2-2

Notice complète

Ce tableau, signé et daté en 1789, a été identifié comme étant l’œuvre présentée au Salon cette même année sous le titre : « Grande Tête d’étude de Femme couronnée de roses. Tableau ovale de 3 pieds 3 pouces sur 2 pieds 9 pouces » (soit 105 x 89 cm). Ces dimensions sont probablement à considérer cadre compris. A ce même Salon Vestier expose huit œuvres dont le Portrait de Jean Theurel (notice précédente) et son célèbre Portrait de Jean-Marie Masers, chevalier de Latude désignant fièrement à l’arrière-plan la Bastille dont il s’était échappé (Paris, musée Carnavalet).

La Grande Tête d’étude de Femme couronnée de roses a, depuis son entrée dans les collections du musée, longtemps été considérée comme pendant de la Bacchante couronnée de pampres,ce dernier tableau, de réalisation plus récente et présenté au Salon de 1804, ne peut cependant être accepté comme tel.

Les portraits allégoriques, qui connurent une grande faveur auprès du public à la fin de l’Ancien régime, sont rares dans la production d’Antoine Vestier, on peut rapprocher celui-ci de quelques portraits de femmes couronnées de roses, Portrait présumé de madame Cromot de Fougy, 1786 (Pasadena, Norton Simon Museum of Art), Madame de Fontanges, 1787 (Paris, collection particulière)… L’artiste épris de naturel semble plus à l’aise dans ses portraits fidèles que dans les compositions mythologiques et allégoriques. Les rondeurs de la jeune femme s’inscrivent cependant harmonieusement dans l’ovale de la toile et rappellent la belle Tête d’expression réalisée par Vestier en 1783 (Paris, musée Carnavalet). Le regard lointain et mélancolique de cette Femme couronnée de roses et l’extrême douceur de la composition, captent l’attention.L’identité de cette jeune femme n’a pas été établie, mais l’un des descendants de la comtesse Stolberg d’Albany, dont Vestier fit le portrait en 1790 (Paris, collection particulière) pensait y reconnaître les traits de son aïeule. Cette intéressante proposition est possible mais délicate à confirmer si l’on compare le tableau de Tours avec les nombreux portraits connus de la comtesse d’Albany.

Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert

Silvana Editoriale, 2008