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Huile sur toile
76 x 68 cm.
Saisie révolutionnaire, château de Chanteloup, 1794
Inv. : 1794-1-20
Ce tableau est considéré, depuis son entrée dans les collections du musée en 1794, comme pendant d’un tableau de même format et de mêmes dimensions représentant Vénus et l’Amour. Les deux œuvres sont mentionnées ensemble sur l’inventaire révolutionnaire, puis furent publiées de la même manière dans les catalogues successifs jusqu’à celui rédigé par Robert Fohr en 1982. Cependant si les deux tableaux sont attribués à Beaubrun sur l’inventaire de 1794, attribution que l’on doit sans doute à Charles-Antoine Rougeot présent au château de Chanteloup au moment de cette saisie particulièrement importante, et si cela est maintenu jusqu’en 1881, Félix Laurent et Anatole de Montaiglon dans la nouvelle édition du catalogue du musée, publiée à cette date, écrivent : « ces deux tableaux ovales qui se font pendants et ne peuvent être des Beaubrun ne paraissent pas de la même main, le second rappellerait plutôt la manière de Santerre ».
Cette Minerve classée donc parmi les œuvres anonymes depuis 1881 a été rendue à Favanne par Pierre Rosenberg en 1982, attribution confirmée par Antoine Schnapper.
Dans un article publié en 1984, Antoine Schnapper précise « en revanche comme le notait Robert Fohr, la Vénus qui lui fait pendant ne semble pas de la même main, bien qu’elle provienne aussi de Chanteloup ». Il faut cependant signaler qu’en 1704 Favanne présente au Salon un tableau représentant ce sujet : « Et une autre Vénus qui donne une flèche à l’ Amour » (non localisé), de plus on trouvait bien à Chanteloup en 1732 une « Vénus » mais dans une autre pièce.
Les anciens inventaires de Chanteloup ne signalent pas, avant 1794, de tableaux représentant Minerve, et l’œuvre n’est pas mentionnée dans la biographie d’Henri de Favanne rédigée par Cousin de la Contamine. Néanmoins il est sans doute possible d’identifier cette peintureavec le tableau localisé en 1732, sur l’état du château de Chanteloup après le décès de Bouteroue d’Aubigny, entre les croisées d’une chambre sous cette mention « une femme tenant un bâton ». Obéissant à une mise en page classique la Minerve vue à mi corps occupe tout l’espace de l’ovale, la qualité très moyenne de cette œuvre d’aspect assez raide ne retient pas vraiment l’attention. Il faut sans doute considérer ce tableau comme une œuvre décorative, les tonalités de bleu turquoise du drapé et de jaune cuivré de la cuirasse réveillant un peu la fadeur de l’ensemble.
Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert
Silvana Editoriale, 2008
Vénus et l'Amour