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18e siècle

Portrait de femme en source

LARGILLIERE Nicolas de, atelier de

Paris, 1656 - Paris, 1746

Portrait de femme en source

Huile sur toile

132,5 x 104 cm.

Fonds de la récupération artistique (inv M.N.R. 63) ; envoi de la Direction des musées de France à titre d’échange de dépôt, 1952

Inv. : D. 1953-2-7

Notice complète

Ce tableau entre au musée du Louvre en 1950 sous le nom de Jean-Marc Nattier, c’est sous cette attribution qu’il est classé trois ans plus tard dans les collections du musée de Tours. Boris Lossky, conservateur au musée de Tours, a, dans un premier temps, pensé reconnaître sur cette œuvre la main de François de Troy, se référant en particulier au tableau de la collection Knoedler, Dame en source, peint par l’artiste en 1723. Mais, c’est à Michel Laclotte que l’on doit, à l’occasion d’une visite au musée de Tours, d’avoir identifié la manière de Largillierre. Plus précisément Laclotte considérait cette Femme en source comme : « une bonne réplique d’après Largillierre». Lossky cependant publie ce tableau en 1962, parmi les œuvres de l’artiste et note : « les détails caractéristiques comme les contours des mains aux doigts fuselés ; la droite reproduit fidèlement un des modèles de l’étude de mains du musée d’Alger » (Paris, musée du Louvre). Georges de Lastic (1927-1988, conservateur de musée, historien d'art), considérait également qu’il s’agissait d’une œuvre de l’artiste.

Cette femme en source est en fait une réplique du tableau de Nicolas de Largillierre représentant Marie de Mahony en source et conservé dans la collection Wildenstein. Mary Anne O’Mahony, épouse du banquier, économiste et démographe irlandais Richard Cantillon, sera l’amie de Montesquieu et de lady Montagu. Elle épouse en seconde noces François Bulkeley, proche de Montesquieu également. L’œuvre de Tours reprend dans les moindres détails cette composition, seul le visage, et donc l’identité, du modèle a été modifié. Il est vraisemblable que ce tableau soit une belle réplique d’atelier, avec l’intervention éventuelle de Largillierre pour certains détails, en particulier les mains et le visage de la jeune femme. L’artiste offre un portrait allégorique modulé dans une palette douce, les reflets argentés de la robe gris perle s’accordent dans une belle harmonie aux jaunes cuivrés, verts émeraude et bleus du paysage baigné dans une lumière dorée de fin de journée.

Jacques-François Delyen, l’un des meilleurs élèves de Largillierre, se souviendra sans doute de cette composition lorsqu’il réalisera en 1742 son Portrait de femme en source, (Orléans, musée des Beaux-Arts).

Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert

Silvana Editoriale, 2008