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Huile sur toile
H. 46 cm. ; L. 68,5 cm.
Don posthume de Mme Léon Belly, exécuté par ses enfants, 1925
947-31-6
Né dans une famille aisée de la bourgeoisie, Belly n’a pas connu son père, officier d’artillerie, mort un an après sa naissance. Sa mère est une femme fortunée, intelligente et cultivée, qui exerce, tout au long de sa vie, un important ascendant sur son fils, comme en témoigne l’abondante correspondance que lui adresse Belly au cours de ses voyages, partageant avec elle ses émotions artistiques. Elle-même pratique la miniature et tient, en 1855 à Paris, un salon fréquenté par quelques-unes des personnalités éclairées de son temps : des hommes politiques, le musicien Boëly, le peintre Puvis de Chavannes.
Dès son enfance, Léon Belly montre un intérêt très vif pour la peinture et révèle des dons précoces, développés par ses professeurs de collège de Metz, où la famille s’installe à la mort de son père.
Son éveil au paysage et à l’exotisme date de cette période. S’il est redevable de la découverte du sentiment de la nature à ses maîtres messins, sa curiosité envers l’Orient se manifeste au contact d’un certain Hubault, proche de sa famille. Les récits de voyages de ce dernier en Égypte, ainsi que le contexte politique de la conquête de l’Algérie, ajoutés à l’apparition sur la scène artistique des premières œuvres orientalistes, stimule l’imagination du jeune homme.
Ayant passé son baccalauréat à Paris, il prépare le concours d’entrée à l’École polytechnique, sacrifiant aux exigences de sa mère qui pose comme préalable à sa carrière artistique l’acquisition d’une solide formation intellectuelle.
Le choix de Belly en faveur de la peinture de paysage s’opère dans le climat de liberté intellectuelle qui s’instaure à la suite de la révolution de 1848. Il se rend à Barbizon à plusieurs reprises en devient l’élève de Troyon. L’artiste entame à partir de 1850 une série de voyages qui le mènent en Italie, en Grèce, en Palestine, en Syrie, au Liban et en basse Égypte. En 1855, il réside au Caire, se rend au Sinaï en avril-mai 1856 et remonte le Nil jusqu’à Assouan de juillet à octobre de la même année. Son dernier séjour au Caire se situe en 1857-58.
C’est en raison de sa production de scène de la vie orientale, dont la célèbre Caravane de pèlerins allant à La Mecque du Salon de 1861 (Paris, musée d’Orsay), que Belly est avant tout considéré aujourd’hui comme un peintre orientaliste. Son œuvre pourtant ne saurait être réduit à ce seul genre, et les nombreux paysages qu’il a peint en Sologne, où il fait l’acquisition de la propriété de Montboulan en 1867, n’en forment pas la partie la moins abondante ni la moins personnelle.
Paysage. Forêt de Fontainebleau
Léon Belly se rend à plusieurs reprises à Barbizon, en forêt de Fontainebleau, où l'attire la personnalité de Théodore Rousseau. Celui-ci est considéré comme un des maîtres du nouveau paysage et exerce une influence importante sur la jeune génération artistique. Fasciné par sa vision puissante de la nature, dont il perçoit aussi le caractère pathétique, Belly noue avec lui des relations amicales. A partir de 1862 cependant, il s'éloigne de cette conception romantique du paysage et se tourne vers une expression moins tumultueuse. Ce paysage appartient à la série d'œuvres qu'il produit alors. A l'aide d'une matière fluide appliquée par petites touches, le peintre traduit les effets de la lumière à travers les frondaisons. D'une écriture enlevée, l'artiste donne au dessin des branches un caractère tourmenté et aux arbres une silhouette caractéristique qui se retrouve dans ses compositions inspirées de l'Egypte. De beaux accents d'un blanc crémeux, appliqués sur le tronc de l'arbre au premier plan, à gauche, viennent rompre la sourde harmonie de verts et de bruns dans laquelle l'œuvre est modulée.