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Huile sur toile
H. 69 cm. L. 92,5 cm.
Don de la Compagnie générale du gaz pour la France et l’étranger, 1934
Inv. 1934-6-1
Dans cette étude, acquise par la nièce du peintre lors de la vente de l’atelier en 1918, l’art de Degas, ce défenseur de la modernité baudelairienne aux côtés de Duranty et de Huysmans, apparaît en pleine gestation. La touche est ferme, nerveuse, et les couleurs, acides.
Degas paraît se livrer à un exercice de style, à une variation sur un thème, en recréant le tableau de Mantegna dans une œuvre de format identique. Dès l’enfance, Degas fréquente le Louvre avec son père, amateur des peintres italiens de la Renaissance. A dix-huit ans, il s’inscrit comme copiste : « Il faut copier et recopier les maîtres et ce n’est qu’après avoir donné toutes les preuves d’un bon copiste qu’il pourra raisonnablement vous être permis de faire un radis d’après nature ». Il travaille au Louvre, d’après Michel-Ange, Carpaccio, Fra Angelico, Mantegna et, plus tard, d’après Rosso, Véronèse, Sebastiano del Piombo.
Mantegna est un de ses maîtres préférés. Notre tableau, que l’on peut dater de 1861, sera suivi d’une copie du Mauvais Larron puis du Soldat romain d’après le même Calvaire (musée du Louvre), deux dessins de style ingresque. Degas reprend aussi le groupe des saintes femmes pour son tableau La Fille de Jephté (Northampton) et s’inspirera encore de Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu. Il veut, écrit-il, « chercher l’esprit et l’amour de Mantegna avec la verve et la coloration de Véronèse ».